L’angoisse de la masculinité — les stages de virilité
Les stages de virilité sont des séjours organisés par des mouvances catholiques dans le but d’aider les hommes à retrouver leur place dans la société. Ils trouvent leur origine dans les Etats-Unis des années 80 (man kind project), en réaction au féminisme. Le constat initial est le suivant : la société actuelle brouille les repères de genre et l’identification des individus est de plus en plus complexe. Le combat féministe et la participation croissante des hommes aux tâches ménagères seraient des éléments perturbants pour la gente masculine. Autrement dit, les hommes peineraient à trouver leur place dans la société et au sein du foyer familial, à cause de la femme trop gourmande en droits et égalité. Plus encore, la société serait en crise du fait de ce mal-être profond dont souffrent les mâles, le déficit de virilité.
Les stages de virilité ont donc pour objectif de faire en sorte que les hommes s’approprient une masculinité fantasmée, qualité qui devient leur essence, et qu’ils doivent entretenir et cultiver. Les épreuves sportives sont au rendez-vous, ainsi que la privation de sommeil, les douches glacées, etc. Pour autant, la stimulation de la matière grise n’est pas laissée de côté, des séminaires et des groupes de parole sont organisés. Au programme, éclaircir le rôle de chacun au sein du couple ou dans l’éducation des enfants. L’homme apprend qu’il doit initier ses enfants au sport, les emmener faire du vélo. L’homme apprend que c’est sa femme qui doit apporter de la douceur et de l’affection aux marmots.
Succintement, les angoissés du genre sont à la recherche d’une masculinité fantasmée.
Valentine Canut