L’horizon n’est rien si ce n’est la porte des possibles. On s’y perd,
le regard fixe pointant au devant. La fièvre s’empare de nous et on
ramasse, façonne, empile, bâtit. On oublie. On oublie que l’horizon
est une boucle tournoyante. Qu’il nous faut charger nos mains de
tous les temps, pour respecter ce continuum qui nous tient en son
sein et qui souffre trop souvent d’être mis à plat, tel une vulgaire
feuille. Plonger les mains dans le terreau du passé c’est joindre les
deux bouts de nos existences. Éclaircir les fondations pour bâtir un
nouvel horizon.
Jean Kerszberg