J’embrasse une cigarette

Pour la vingtième fois aujourd’hui, j’embrasse une cigarette qui ne me veut pas du bien. Dans 30 minutes je déposerai mes lèvres sur le filtre de sa soeur. J’espère arrêter cette relation toxique au plus vite, mais ma volonté de rompre avec elle est moins forte que sa volonté de s’accrocher à moi. Je me demande quand est-ce que c’est devenu cool de fumer? À quel moment c’est devenu séduisant d’avoir une haleine de buraliste? Est-ce que c’est ce fils de pute de Philipp Morris qui a dit qu’on serait plus frais si on avait une garot dans la bouche? Il est mort quand ce trou-du-cul d’ailleurs? En 1873 putain j’aurais dit plus tard c’est marrant. Pourquoi je regarde ça on s’en bat les reins, c’est quand même à cause de lui que je suis là à calciner juste parce que je suis bourré et que « la clope ça se marie bien avec la bière ». C’est vrai que ça se marie bien avec la bière la clope. Avec le café aussi. Avec tout en fait. À part avec les poumons. Si ça allait aussi bien avec les poumons qu’avec le café j’aurais la santé d’un marathonien. Je dis que d’la merde heureusement que c’est dans ma tête.

Pourquoi je pense à ça, c’est débile je me remet en question que quand il fait nuit.
À croire que la lune a une influence sur la prise de conscience métaphysique.
C’est une addiction c’est tout, alors fume ta clope et casse pas les couilles à te poser des questions. Mais c’est vrai que je pourrais avoir des addictions moins nocives. J’ai des addictions moins nocive. Genre la branlette. C’est nocif pour mes spermatozoïdes qui sont à priori tous morts, mais pour moi ça va.

Oscar Jacquelin